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Achat et développement durable : les enjeux ???

mercredi 12 octobre 2005

Et si un des enjeux des achats durables était de promouvoir des emplois durables ??? (en plus d’un environnement durable)


L’armée de l’ombre de la mondialisation
Un livre dénonce « l’obsession » du plus bas prix, qui menace l’industrie et l’emploi en France

Comment un lecteur DVD peut-il coûter 35 e ou un soutien-gorge 10 e ? Chaque fois que le consommateur fait une bonne affaire, c’est qu’un « acheteur » a bien fait son travail, raconte Laurence Benhamou dans Le Grand Bazar mondial. Inconnu du grand public, l’acheteur, un agent des marques et des enseignes de distribution, est partout. Il sillonne la planète pour débusquer les fournisseurs les moins chers. En France, un bataillon de 60 000 professionnels est devenu l’indispensable rouage de la mondialisation ordinaire, à laquelle chacun participe chaque jour sans y penser, loin des polémiques sur le nombre de délocalisations d’usines.

Le contenu même de nos assiettes est concerné. Ainsi, une poêlée de légumes Bonduelle contient des choux-fleurs polonais, des choux de Bruxelles du Guatemala, des poivrons turcs et des petits pois chinois. Autre exemple, le soutien-gorge Body One, fabriqué en Bulgarie avec du tissu italien et des dentelles turques, et brodé au Vietnam.

Le métier d’acheteur a profondément changé depuis une dizaine d’années. La crise économique de 1974 a mis les consommateurs à l’affût des baisses de prix, poussant les entreprises à resserrer les coûts. Elles se sont alors rendu compte qu’il valait parfois mieux acheter que produire, une logique accélérée par l’émergence des pays à bas coûts, en Asie ou ailleurs.

Cheville ouvrière de cette évolution, l’acheteur fait économiser plus de 20 % à son entreprise, selon les produits. Jadis dernière roue du carrosse, il devient un haut dirigeant globe-trotteur. Aujourd’hui, le gratin de ces professionnels sort des grandes écoles d’ingénieurs, et leurs salaires peuvent atteindre les 80 000 e par an.

Source : 20 Minutes

Commerce
Les petits soldats de la mondialisation

Romain Gubert

Ils passent l’essentiel de leur vie entre deux avions, le passeport tamponné d’innombrables visas exotiques. Leur job : « sourcer ». En clair, passer d’un continent à l’autre pour traquer l’usine produisant la paire de chaussettes ou le fauteuil le moins cher de la planète. Certains travaillent pour le compte d’une enseigne de la grande distribution. D’autres pour un catalogue de vente par correspondance. Et leurs plus beaux succès consistent à faire baisser d’un centime ou deux le prix d’un tee-shirt. « Le grand bazar »* est une très belle enquête sur les « acheteurs », ces petits soldats du commerce mondial qui passent leur vie dans les ateliers asiatiques où le tee-shirt coûte 90 centimes d’euro. On y apprend que, pour être vendu 10 euros, le banal soutien-gorge des boutiques de la chaîne de lingerie Body One fait quasiment le tour du monde en pièces détachées avant d’arriver sur les présentoirs. Le tissu vient d’Italie, le modèle de Bulgarie, les broderies du Vietnam et les bretelles de Turquie... Qu’Alain Afflelou a baptisé « Tchin tchin » le concept qui l’a rendu célèbre (deux paires pour le prix d’une) en clin d’oeil à l’Empire du Milieu sans lequel rien n’aurait été possible. Que les livres au papier inimitable de l’éditeur Actes Sud sont imprimés en Thaïlande. Comment, en vendant 600 000 perceuses à 99 francs en quelques semaines à la fin des années 90, Carrefour n’est resté un précurseur que quelques mois. Et comment, dans la foulée, toutes les enseignes de distribution se sont mises au diapason.

Rien ne nous est épargné par Laurence Benhamou, journaliste à l’AFP. Pas même le vague à l’âme qui parfois saisit ces acheteurs qui savent parfaitement que, en achetant par dizaines de milliers des assiettes à quelques centimes d’euro ou par 10 000 unités ce chemisier à 2 euros, ils détruisent des dizaines d’emplois en France. Avec cette réalité qui, aussitôt, les rattrape : le consommateur est assoiffé de rabais. Il changerait de magasin. Alors...

*« Le grand bazar mondial », de Laurence Benhamou (Bourin, 240 pages, 19 E).

Source : Le Point

Messages

  • Bonjour,
    je suis acheteuse et j’ai ce vague à l’âme ! Pas seulement parceque les emplois partent à l’étranger (consommons intelligent) mais aussi parce que nous participons à l’exploitation de millions de gens qui vivent dans la misère. Professionnellement, je tente de me spécialiser dans l’achat en développement durable et en tant que consommatrice, je privilégie le bio et le commerce équitable. Nos achats au quotidien sont des actes politiques !!! Si nous achetions de manière plus équitable, les produits français deviendraient plus compétitifs !!!

    Cheers,
    Joanna