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Le cauchemar de Darwin : l’exemple d’un développement non durable en film

Un film à absolument voir

jeudi 2 juin 2005, par DlyNouille

Un film à voir et dont on n’entend pas trop parler "Le cauchemar de Darwin" par Hubert Sauper, qui vous révelera l’exemple typique d’un développement non durable : diminution de la biodiversité, catastrophe écologique (introduction d’une nouvelle espèce dans un ecosysteme), catastrophe social et humanitaire (guerre, famine, exploitation...), relation complexe entre les pays du Nord et du Sud...

Le cauchemar de Darwin, par Hubert Sauper (aka Darwin’s Nightmare)

Exemple d’un développement non durable

Après avoir entendu de nombreuses critiques sur ce film, je me suis finalement engagé à aller voir ce film qui au final ne m’a pas déçu mais ne m’a pas vraiment surpris non plus. Voici les différents points que j’ai notés dans le film. Pour info, le film est tournée dans la région de Mwamba en Tanzanie..

A ne SURTOUT PAS LIRE si vous avez envie de voir le film ! SPOILER

Globalement, ce que l’on en retire, c’est que le pays est tombé dans un cercle « vicieux » (non durable) dont les habitants et le gouvernement ont dû mal à s’en sortir.

ENVIRONNEMENT

-  Vrai catastrophe écologique : La perche du Nil n’est pas une espèce d’origine de la région. Elle a été introduite par l’homme et a complètement détruit l’écosystème local. Les perches du Nil du lac Victoria ont mangé toutes les espèces existantes et commencent à se manger entre elles ( cannibalisme), résultat : diminution de la biodiversité, diminution de la variété de poissons disponibles pour les habitants locaux, dépendance à une seule espèce.

SOCIAL
-  Redistribution/Equité : « La perche du Nil » est exploitée uniquement pour des raisons commerciales. Le poisson n’est pas accessible à la population locale vu qu’il est plus intéressant de le vendre à l’étranger que localement (et d’ailleurs ils n’en ont pas les moyens). Les locaux en général récupèrent les carcasses de poissons qu’ils transforment en « têtes de poissons fris » qui sont vendus aux locaux. Au passage, le gaz émis par le traitement du poisson a des répercussions sur la santé humaine (et notamment rend aveugle).

ECONOMIE
-  Cette exploitation du lac est encouragée par l’Union européenne, client principal de cette industrie de la perche du Nil.
-  L’industrie de la perche du Nil est la principale activité économique du pays. Bon nombre de gens ont quitté leurs régions pour aller travailler dans cette industrie.
-  Désastre socio-économique : Nombreux sont les hommes à partir travailler avec leurs familles. Il faut être en forme pour travailler. Il n’y a pas de sécurité sociale là bas alors si on tombe malade, il faut savoir qu’il n’y a pas de soins disponibles et que les gens sur place vous laisseront mourir, voir vous encourageront à repartir.
-  Lorsque les hommes meurent ou commencent à boire ou à faire une dépression, les femmes et les enfants sont toujours là... les femmes en général pour survivre se prostituent, les enfants délaissés dans la rue forment des groupes essayant de survivre par tous les moyens (combat de rues).
-  Devant la rareté du travail et de l’argent, les gens acceptent n’importe quel travail, les femmes sont poussés à la prostitution, certains mêmes prennent des emplois quitte à tuer d’autres personnes qui elle aussi tentent de survivre (exemple du gardien avec son arc et ses fléchettes empoisonnées, payé moins d’1$ par jour, pour protéger un institut de recherche sur le poisson d’éventuels voleurs).

SANTE
-  Bon nombre d’hommes et de femmes attrapent le SIDA dans la région.
-  Un prêtre avoue que par sa position, il ne peut pas faire pas la promotion du préservatif alors qu’il sait bien le virus du VIH se répand. Un point assez intéressant dans le film est le fait que le prêtre mentionne que la planète a des ressources limitées, et du fait de cette rareté, la source de nombreux conflits est bien l’obtention de ces ressources limitées.
-  Apport d’armes contre de la nourriture : vrai pillage « écologique » des ressources naturelles des pays occidentaux des pays africains. Note additionnelle, auxquels s’ajoutent les dettes des pays du Sud vers les pays du Nord.
-  Témoignage d’un pilote russe : Mentionnant le fait qu’à Johannesbourg, on y ramène des raisins, « On apporte pour nöel aux enfants africains des bombes tandis que pour les enfants occidentaux pour leur noël, on apporte des raisins ».

Voici quelques liens :
- Darwin’s Nightmare - Autre lien ici
- Le Cauchemar de Darwin sur Allociné
- Site d’Hubert Saupert

Polémique sur le film
- Forum Arret sur Images sur le Cauchemar de Darwin

Messages

  • Bonjour,

    Vous résumez bien danx ce texte ce que suggère le film, ce qu’il amène à penser chez le spectateur. Mais il faudrait une approche critique, voir à quel point tout cela est justifié ou non.

    Voyez mon lien :

    Voir en ligne : Cauchemar de Darwin - critique

  • au lieu de se demander si ce qui apparait dans ce film est fondé ou non, ne vaudrait-il pas mieux se demander : " que faire concrètement pour que ces populations puissent vivre dans des conditions décentes ? " !!!!

  • Pris dans la les filets de la propagande alter mondialiste, vous avez mordu à l’hameçon par ingénuité. Multipliez vos sources d’informations comme celle de votre approvisionnement en perches...

    A lire l’article des Temps Modernes de l’historien François Garçon, ceux du Monde ou de...Libé !

    PS J’ai vu plus entrepreneur comme CV

    Voir en ligne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cau...

    • Je vois qu’il y a une sacré polémique autour du film du Cauchemar de Darwin et je vous invite à voir l’émission Arrêt sur Images qui y a consacré un débat avec le fameux François Garçon ainsi que d’autres invités (émission du 30 avril 2006).

      Après vu cette émission, lu les différents articles en question, ce que j’en conclus, c’est qu’il y a différentes grilles de lecture du film, différentes conclusions et que la polémique suscitée autour du film est né des procès d’intention que l’on veut faire du film.

      A entendre les critiques, le discours est en général toujours le même, en résumé "son film veut dire cela....blabla...or c’est faux...puisque tel point de détail...etc..." bref des discours d’expert qui se chamaillent sur le détail et qui n’aident pas vraiment à faire avancer les choses.

      Ca me rappelle un peu les débats sur les changements climatiques, alors que la température monte, les experts se battent pour savoir si cela va monter d’un degré ou de dix, si cela affectera 10% ou 15% d’un territoire... en attendant ca monte et ils ne réfléchissent pas à ce qu’on pourrait faire et cherchent surtout à démontrer qu’ils ont raison.

  • J’ai vu il y a quelques mois « le cauchemar de Darwin » près de Lyon. Je pense faire parti des Français plutôt bien informé sur ce qui se passe en Afrique pourtant j’ai quand même reçu un coup de poing à l’estomac. Tout film est évidemment une construction ; le réalisateur a volontairement mis le doigt là où ça fait très mal quitte à paraître manichéen. Eh bien tant mieux si ça peut réveiller les consciences !
    Un débat a été organisé à la fin du film et s’est montré très révélateur de la façon dont les gens peuvent appréhender un tel film uppercut. Un spectateur surpris de ne pas voir les américains impliqués dans ces turpitudes a jugé le film partial. D’autres se sont réfugié dans la culpabilité. Quelques uns (dont je suis) ont essayé de poser le problème des rapports nord sud et de la politique de prédation en œuvre sur le continent. D’autres encore se sont intéressés à l’aspect écologique. Quelques uns cependant n’ont parlé que de poisson !
    Mais parlons des intervenants. Ils étaient tous deux des coopérants scientifiques. Les mêmes au fond que l’on voit à l’œuvre dans le film. Ils ont joliment noyé le poisson avec un discours très technique d’expert. Et à force de vouloir tout relativiser (ils étaient plutôt pour les cultures d’exportations de type perche du nil) ils donnaient l’impression de vouloir gommer l’impact du film. Des choses importantes ont quand même été dites notamment sur les mécanismes de la dette du tiers monde mais quand j’ai voulu orienté une deuxième fois le débat sur L’Afrique et les mécanismes qui mènent au désastre affiché dans le film (les experts se contentant d’acquiescer sans toutefois exploiter mes propos), il s’est quand même trouvé des spectateurs pour protester. En bon consommateurs, ils ne voulait pas quitter leur assiette !
    Voilà une occasion perdue de questionner notre rapport à l’Afrique qui rappelons-le, de la traite des noirs aux politiques de prédation actuelles en passant par l’époque effroyable du colonialisme, est plus que problématique.